A la fin du XIXème siècle, le monde de la psychiatrie révèle une forme de schizophrénie qui se caractérise chez les malades par un besoin irrépressible de marcher, parfois sur de très longues distances, la dromomanie. On appella ce phénomène « l’épidémie des fous voyageurs »,.

En juillet 1886 la thèse (« Les aliénés voyageurs. Essai médico-psychologique » ) de Philippe Tissié, jeune médecin psychiatre porte sur un de ces « aliénés », Albert Dadas qui est suivi à l’hôpital Saint-André de Bordeaux. Albert Dadas devient donc « un cas » emblématique, un malade célèbre. Il est examiné par Charcot et Gilles de la Tourette.

Sa folie voyageuse l’entraînera de Bordeaux à Liège, de Liège à Vienne, de Vienne à Moscou, de Moscou à Istanbul, de Marseille à Alger.

Il déserte, se fait emprisonner à maintes reprises pour vagabondage mais parvient toujours à être rapatrié grâce à un secours de route. De retour chez son médecin-psychiatre, le temps de raconter son absence, il repart aussitôt.

Albert Dadas fut employé du gaz à Bordeaux. Il a parcouru plusieurs milliers de kilomètres à pied. Ses récits auprès de son psychiatre témoignent de son temps. Il décède à l’âge de 49 ans.

Cette pièce propose d’évoquer la complexité de la dromomanie, la relation particulière avec son psychiatre mais aussi et surtout l’innocence du regard de ce singulier personnage sur le monde et l’instinct de liberté qui l’entraîne à marcher.

Cette pièce traite de la liberté de se déplacer.